Sur l’inclusivité des alternatives

Des soirées entre militant·es où se déroulent les prises de décision. (Parfois plus même que dans les réunions dédiées.) Des luttes gérées par des cliques bien-pensantes qui se veulent bergères des mouvements. Une remise en question du pouvoir institutionnel tout en institutionnalisant le pouvoir des comités de mob’. Une version “alternative” du pistonnage traditionnel.

On l’a vu, quand il y a une distribution de fonds, c’est les projets des personnes populaires qui les reçoivent. On l’a vu, quand quelqu’un ou une veut interjecter, iel aura plus de chance de le faire si iel est reconnu·e comme interessant·e par ses pair·es. On l’a vu, quand il y a une action à faire, elle ne sera inclusive qu’aux catégories représentées chez les décionnaires.

En réu, en AG, en action, t’as souvent des gens marginalisés. Des gens qui n’ont souvent ni leur place dans la société, ni leur place dans l’espace de “lutte”. T’as le mec qui ne parle jamais. Ou la fille qui est ignorée à chaque fois qu’elle ouvre la bouche, on ne l’écoute pas, on ne se retourne même pas. Iels avaient des choses à dire, mais apprennent vite à garder bouche cousue. Et tôt ou tard apprennent qu’il vaut mieux rester chez soi dans ces conditions.

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